La gestion de la pandémie de grippe ou l'irrationnalité de la prééminence du pire scénario
Par proteos le 5 novembre 2011, 18:01 - Politique - Lien permanent
Épisode précédent: Le principe de précaution, principe juridique dévoyé
Comme on l'a vu, le principe de précaution peut donner lieu à des décisions judiciaires contestables. Mais les conséquences du principe de précaution ne s'arrêtent pas là. C'est non seulement un principe juridique, mais c'est aussi un principe régissant l'action des responsables publics, ne serait-ce que pour éviter de voir contester ses actes en justice ou d'y voir sa responsabilité engagée. Les responsables publics, autrement dit pour une bonne part les politiques, n'ont pas que les tribunaux classiques à craindre, ils doivent aussi compter dans une certaine mesure sur le soutien de l'opinion sans lequel leur action perd sa légitimité dans une démocratie. Cela les amène à être plus encore sensibles à certains biais qui rendent l'application du principe de précaution d'une rationalité douteuse. Ainsi en est-il de la prééminence du pire scénario.
La pandémie de grippe mexicaine porcine A(H1N1)v de 2009 fournit un bon exemple de cette prééminence. Il faut dire que le domaine de la santé publique se prête bien à un tel biais, les citoyens sont particulièrement sensibles aux dangers sanitaires, surtout d'ailleurs quand ils ne ressortent pas de décisions individuelles.
La réponse gouvernementale à l'apparition d'un virus de la grippe ayant subi une mutation qui le rendait plus dangereux chez les jeunes gens ainsi que plus prompt à se répandre dans la population est étudiée dans un rapport très complet de la Cour des Comptes. Ce rapport est une des sources principales des réflexions qui vont suivre grâce à l'accès privilégié des magistrats aux documents publics.
Rappel des faits
Vers la mi-avril 2009 des cas de grippe sont détectés au Mexique. Rapidement, on se rend compte que le virus s'attaque à des gens plus jeunes qu'à l'habitude, semble plus virulent et surtout plus contagieux. Le 29 avril, l'OMS décide de passer au niveau 5 de l'alerte pandémique, ce qui déclenche les plans dans les pays qui se sont préparés à une pandémie de grippe suite aux inquiétudes au sujet de la grippe aviaire. En France, le gouvernement lance diverses campagnes de prophylaxie et commande des vaccins pour pouvoir vacciner l'ensemble de la population française.
Le 11 juin 2009, l'OMS passe au niveau 6 tout en précisant que la virulence est modérée. L'épidémie de grippe se répand d'abord dans l'hémisphère sud où c'est l'hiver. Par exemple, à la Réunion, l'épidémie se déclare à partir de fin juillet pour se terminer à la mi-septembre. On constate cependant peu de morts: pour une estimation de 21000 cas, on a dénombré 6 décès, soit une létalité de 0.3‰, certes davantage concentrée sur de jeunes personnes. Le rapport de la Cour des Comptes dresse un constat similaire (p100 du pdf): une contagion plus limitée que prévue, une létalité plus faible même que la grippe saisonnière comprise entre 0.1‰ et 1‰. Ce constat d'une épidémie aux conséquences finalement limitées amène certains à dire que le gouvernement est trop alarmiste. Le gouvernement continue de croire que la grippe est très grave et que ses préparatifs pour une vaccination de masse sont nécessaires, sans doute à cause des caractéristiques inhabituelles de cette grippe. Elle entraîne en effet nettement plus d'hospitalisations, surtout chez des jeunes gens. Au début de l'automne, l'InVS révise ses scénarios (tableau p101 du rapport de la Cour). Il est frappant de constater que tous les scénarios sont en fait pires, dans de fortes proportions, que la situation habituelle entraînée par la grippe saisonnière. Le scénario le plus optimiste prévoit 7 fois plus d'hospitalisations, 20 fois plus de séjours en réanimation et 2 fois plus de morts. Difficile dans ces conditions, si on prend ces simulations au pied de la lettre, de ne pas prévoir de vaccination à grande échelle même si celle-ci doit arriver trop tard.
Comme on le sait, les gens ne sont finalement pas précipités. Du fait de la faiblesse perçue des conséquences, les intentions de vaccination contre la grippe pandémique ne cessent de baisser. Le 7 octobre 2009, la cellule de crise écrit d'ailleurs dans un compte-rendu que moins de Français sont favorables à l’idée de se faire vacciner contre la grippe A (H1N1)v que contre la grippe saisonnière
(p104 du rapport).
Lors d'une audition par la commission parlementaire en avril 2010, Michel Setbon ajoute même que sur une échelle de perception du risque où l’on a demandé de noter de 0 à 10 différents risques, la grippe A (H1N1)v figurait en juin 2009 en dernière place, au même niveau que la grippe saisonnière et bien en dessous du tabagisme et des OGM
(p106 du rapport). Mais de fait, rien ne semble pouvoir faire dévier le gouvernement des décisions prises en fait dès le mois de mai: l'organisation d'une vaccination de masse en temps record.
La campagne démarre alors à la mi-novembre, d'abord lentement, chacun étant prié d'attendre son bon dans sa boîte aux lettres, puis eut lieu une certaine affluence, à la suite de quelques propos comme Cette évolution (de la pandémie) est terrible, en quelque sorte, nous la voyons partout en Europe. Des gens vont mourir parce qu'ils ne seront pas vaccinés
de la part du ministre de la Santé (p124 du rapport). Avec l'arrivée des congés de Noël et l'absence visible de conséquences extraordinaires imputables à une quelconque maladie infectieuse, le désintérêt gagna à nouveau la population. Le 12 janvier 2010, l'épidémie est officiellement terminée en France métropolitaine. L'auteur de ces lignes ne reçut son bon de vaccination que bien après... De toute évidence, comme le montrèrent des sondages, la perception de la gravité de l'épidémie a joué un grand rôle. Par exemple, on trouve dans un bulletin épidémiologique de l'InVS le compte-rendu d'une étude à ce propos (p269) qui a servi à créer le graphe ci-dessous.
Finalement, seules 5.3M de personnes se sont faites vacciner. Cela a entraîné de vastes surplus de vaccins — 44M de doses livrées —, au point que 12M de doses ont été données à l'OMS, alors que moins de 6M ont été véritablement utilisées pour la campagne de vaccination en France (p150 du rapport). Avec moins de 10% des habitants vaccinés, cela n'a eu aucune incidence sur la propagation du virus parmi la population. La grippe n'eut rien de de bien exceptionnel à l'hiver 2009-2010, comme le montre l'évolution des consultations telle que donnée par les GROGs. Par contre, elle donna lieu à bien plus d'hospitalisations que d'habitude: 35000 (cf p266 du bulletin épidémiologique), 4 fois plus que pour la grippe saisonnière. Quant au nombre de morts, l'InVS l'estimait alors à 312, soit 10 fois moins que les conséquences de la grippe saisonnière. On ne peut qu'être frappé par la différence par rapport aux scénarios.
La cause du fiasco: seul le pire était possible
Si, à l'époque, le paiement de pénalités aux firmes pharmaceutiques a créé une certaine émotion et, parfois, des accusations de collusion avec ces entreprises, ce n'est pas là en fait le plus grave. En payant 48.5M€ de pénalités, le gouvernement a finalement payé moins de 1€ par dose de vaccin commandée mais non livrée, ce qui à la lecture du rapport de la Cour des Comptes correspond au prix d'une option (p85, note 142). Par contre, la France a reçu 44M de doses pour un coût de 317M€ (cf Tableau 8 p76), mais n'en a utilisé que 6M pour les besoins nationaux, ce qui met la dose de vaccin utile à plus de 50€. Si on peut à la rigueur dire que les 12M de doses données à l'OMS participent de la politique diplomatique de la France, il n'en reste pas moins que cette commande massive et les livraisons non moins massives ont eu pour conséquence l'impossibilité pour certains pays de se procurer des vaccins lors du pic épidémique. Le rapport de la Cour mentionne que la Pologne a ainsi renoncé à se fournir, pour des raisons financières (p56). En plus du prix des vaccins, la campagne a aussi coûté cher à cause des réquisitions de personnels et de locaux. Le tableau 15 (p156) laisse penser qu'elle a sans doute coûté 250M€, plombée par un sur-dimensionnement, les centres étant vides la plupart du temps.
Il est donc clair que, non seulement sur le strict plan financier, mais aussi à cause des conséquences de la taille des commandes, ce n'est pas le paiement de pénalités qui pose problème, c'est la commande en elle-même et surtout la campagne de vaccination.
Il est cependant difficile de reprocher au gouvernement sa commande: il fallait se décider le 12 mai, soit moins d'un mois après que les premiers cas furent repérés. Difficile alors de se faire une idée définitive de la gravité de l'épidémie, même si, déjà, elle apparaissait comme peu virulente (p46). Au mois de juin, il est apparu que la vaccination n'aurait pas d'effet collectif (p53) car le virus atteindrait la France métropolitaine avant que la campagne n'ait pu immuniser avec certitude une grande partie de la population. La vaccination est donc un moyen de protection individuelle. Mais même ainsi, il est difficile de croire que le gouvernement aurait pu décider ne pas commander de vaccins: comment refuser un moyen de protection, même limité, à une maladie qu'on présente urbi et orbi comme dangereuse? Comme l'écrit le 3 juillet le ministre de la Santé (p55):
S'il pourrait être reproché, à l'automne, au gouvernement d'avoir dépensé des montants très importants pour des vaccins rendus inutiles par l'affaiblissement de la menace sanitaire, ce risque ne semble pas comparable à la responsabilité qui serait celle de l'autorité publique si elle ne prenait pas, aujourd'hui, toutes les mesures nécessaires à la protection de notre population dans la perspective d'une épidémie qui pourrait s'avérer plus mortifère que prévu
Par contre, cette combinaison supposée de graves conséquences et de protections individuelles à rationner n'a pas amené le gouvernement à se poser la question d'une possible ruée vers la vaccination, hypothèse qu'on traitera de peu compatible avec la paix publique.
Par contre plus le temps passait, plus les certitudes étaient grandes. On a déjà signalé que lors du passage en phase 6, l'OMS disait que la virulence était modérée. Le Haut Conseil de la Santé Publique rend un avis équivalent le 26 juin. Mais le 10 juillet, le ministère de la santé est d'avis que l'effet masse
engendrerait des conséquences graves. Comme on l'a vu, l'épidémie aux conséquences finalement faibles dans l'hémisphère sud n'a pas non plus fait dévier le gouvernement. Les scénarios de septembre de l'InVS prévoyaient tous que cette grippe était plus grave que la grippe saisonnière. Le gouvernement ne tint pas compte des sondages qui annonçaient une affluence faible dans les centres de vaccination, jugeant que les premiers morts amèneraient la foule aussi tard que le 9 novembre (p102). Finalement, la période d'affluence a eu lieu suite à des propos alarmistes publics, pas vraiment à cause de la gravité de la maladie. Cela pose d'ailleurs quelques questions pour le cas où l'affluence aurait représenté une grande part de la population française.
L'état souffre toujours d'une certaine schizophrénie. C'est ainsi que les personnels prioritaires n'ont jamais été déterminés précisément (p59): pourquoi se fatiguer alors qu'il ne se passe rien dans l'hémisphère sud? Il n'y eut pas non plus de vaccination obligatoire pour les personnels de santé contre ce nouveau fléau (p58). Cela dit, l'attitude principale du gouvernement a été de prévoir une campagne de vaccination et de ne plus bouger de ce plan, persuadé de la gravité de la maladie et/ou de la certitude de grands mouvements de foule. Comme le dit le directeur général de la santé (p100, note 160):
Nous avons tous été marqués par l’affaire de la grippe porcine de 1976, lorsque les États-Unis ont lancé une campagne de vaccination contre un risque épidémique finalement inexistant. L’Institute of Medicine a depuis démontré que cet échec tenait en partie au fait que le président Ford avait été enfermé dans une seule décision consistant à la fois à acquérir les vaccins, à définir l’ordre de priorités et à lancer la campagne
Comme le remarque perfidement la Cour, il n'est pas certain que toutes les conclusions aient été tirées de cette affaire américaine: l'abandon de la vaccination en centre aurait dû être acquise à l'automne 2009.
Finalement, on ne peut que constater qu'il n'y a aucun inconvénient véritable, pour le gouvernement, à ne considérer que le scénario du pire. Roselyne Bachelot est toujours au gouvernement, malgré ses propos purement alarmistes et sa gestion de la pandémie. D'autres ont eu plus de difficultés avec des affaires sanitaires. Ainsi Laurent Fabius, malgré son action bénéfique, a vu sa carrière politique constamment hantée par le scandale du sang contaminé. Un autre cas devait aussi rester en mémoire au gouvernement: celui de la canicule de 2003. Il est peu probable que Jean-François Mattei soit de nouveau ministre.
Un mécanisme d'abus peut se mettre en marche autour de la considération exclusive du pire scénario. Il n'y a pas vraiment de contrepoids: si, finalement, rien ne s'est passé, il n'y a pas de sanction même si les actions ont singulièrement manqué d'accord avec la réalité, comme ce fut le cas pour la grippe de 2009. Les raisons sont assez simples: les bénéfices d'une gestion ne pêchant pas par pessimisme sont difficilement visibles. Le coût maximal qu'on peut imputer à la gestion de la grippe de 2009 est de moins de 800M€, peu en comparaison du budget de la sécurité sociale. Il est donc tout à fait intéressant, et même nécessaire, pour tous ceux qui voudraient faire prendre des décisions sur la base du principe de précaution de bâtir un scénario apocalyptique. Une conséquence directe est qu'une course au scénario le plus noir peut s'engager: c'est ainsi que pour la grippe de 2009, on entendit des déclarations sur la dangerosité supposée des vaccins! Qu'importe après tout que ces scénarios se réalisent ou pas, il s'agit de faire acter des mesures — supposées empêcher ces scénarios de se produire — pour lesquelles il y aura bien peu de réactions en général.
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Commentaires
Il faut non seulement tenir compte de la dangerosité avérée du vaccin contre la grippe, mais aussi du fait que son efficacité n'est pas démontrée - et même qu'à la longue son inefficacité est évidente!
Simple-touriste,
la dangerosité du vaccin contre la grippe est tout simplement marginale. Il faut être sérieux: le fait de faire une réaction où on a des symptômes de toux ou de fièvre sont déjà rares. Quant aux complications réellement graves, on arrive à des ordres de grandeur de 1 sur 1 million. Et le vaccin contre la grippe est efficace: même s'il faut le renouveler tous les ans à cause des mutations permanentes du virus de la grippe, les souches les plus courantes ne change pas si vite d'une année sur l'autre. Il est très rare que les 3 souches changent d'une année sur l'autre.
Par contre, ce qui dissuade d'aller se faire vacciner, c'est l'aspect bénin de la grippe pour la plupart des gens. Si vous n'avez pas d'insuffisance respiratoire et n'êtes pas trop âgé, ça se limitera au pire à vous clouer au lit une semaine. Ce qui fait qu'il est logique de cibler la vaccination auprès des vieux et des personnels de santé.
De plus, c'est la base de l'idée de la vaccination que de prévenir des maladies qui peuvent être bénignes — fièvre et cloué au lit — pour la plupart mais très graves pour un petit nombre. C'est ce qui préside à l'idée de répandre le vaccin ROR: on cherche à prévenir ces cas très graves en éradiquant la maladie, ce qui est possible avec le vaccin pour un risque absolument négligeable. Tout le monde devrait le faire car les complications de ces maladies ne se limitent pas aux vieux grabataires!
"Par contre, ce qui dissuade d'aller se faire vacciner, c'est l'aspect bénin de la grippe pour la plupart des gens."
Et le fait que le vaccin n'ait pas fait la preuve de son utilité; conclusion des auteurs de la méta-analyse de Cochrane concernant "Vaccines for preventing influenza in healthy adults" :
"Influenza vaccines have a modest effect in reducing influenza symptoms and working days lost. There is no evidence that they affect complications, such as pneumonia, or transmission."
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/...
C'est fabuleux : on nous incite à faire une vaccination qui ne sert à rien! Avec tous les risques que cela comporte!
" même s'il faut le renouveler tous les ans à cause des mutations permanentes du virus de la grippe, les souches les plus courantes ne change pas si vite d'une année sur l'autre. "
L'adéquation de l'immunisation par rapport au virus qui circule effectivement est un sujet différent de son utilité réelle!
Ah, et j'adore ce type de raisonnements :
"Toutefois, le syndrome de Guillain-Barré (SGB) est beaucoup plus fréquemment observé chez les personnes malades de la grippe."
http://www.sevaccinercontrelagrippe...
Peut-être que c'est vrai (à supposer que la pharmacovigilance fonctionne, mais il est évident que ce n'est pas du tout le cas), mais la grippe je ne suis pas sûr de l'attraper l'année prochaine, il y a même toutes les chances que non!
Par contre le vaccin je suis sûr de m'y exposer si je le décide.
Je ne vais pas choisir un risque certain pour éviter un risque potentiel, même si on me raconte que le premier est nettement plus faible!
Je trouve toute propagande vaccinaliste pitoyable. Les contre-feux médiatiques habituels (raconter partout que ceux qui critiquent telle ou telle vaccination sont membres d'une secte ou sous influence des médecines holistiques ou autres charlatanerie) ne servent plus à rien! D'ailleurs ces contre-feux médiatiques pitoyables en eux même souligne l'imposte des vaccinalistes habituels.
Je pense que la désinformation vaccinaliste est en ce moment en train de sombrer, et que la parole va se libérer.
La charlatanerie vaccinaliste est en train d’apparaître au grande jour.
L'étude que vous citez considère, comme son nom l'indique, uniquement les adultes en bonne santé. Or, la politique actuelle à propos du vaccin contre la grippe saisonnière consiste à viser les plus de 65 ans — la méta étude se limite aux moins de 65 ans —, les groupes à risque — qui donc ne sont pas des gens en bonne santé — et les personnels hospitaliers, médecins, etc. par mesure de prophylaxie. En clair, la politique actuelle est conforme aux recommandations de l'étude que vous citez.
Comme je l'écris dans le post, si envisager une campagne de vaccination de l'ensemble de la population pouvait se justifier en juin 2009, à l'automne ce n'était plus le cas. Et déjà au mois de juin 2009, les avis des divers conseils du gouvernement racontaient qu'il y avait un risque d'arriver trop tard et qu'il était fort probable qu'on ne puisse vacciner tout le monde. La décision de commande de vaccins était une décision au cas où.
Quant à ce qui est de la dangerosité, quand on est à 1 cas sur 1 million, même en considérant qu'il y a une sous-déclaration forte, un peu improbable quand même pour une maladie aussi rare que le syndrome de Guillain-Barré, on est dans des zones de risque très faible. Pour le calcul que fait chacun pour choisir de se vacciner ou pas, il est évident que le risque d'être atteint ainsi que le fait d'avoir à renouveler le vaccin tous les ans sont pris en considération. Un fort risque d'atteinte ou un vaccin permanent changeraient la donne sur ce plan, c'est clair; c'est pourquoi le faible taux de vaccination contre la grippe chez les adultes en bonne santé me semble rationnel … contrairement aux peurs qu'on pourrait nourrir à son sujet.
Enfin, vaut-il mieux choisir un risque «certain» ou «potentiel»? D'abord, dans le cas de la grippe vous pouvez tout analyser en termes de risque «certain». On connaît:
- la probabilité d'attraper la grippe sans vaccin
- la même avec vaccin
- les divers risques de la grippe
- les divers risques du vaccin
Bref, vous pouvez faire votre calcul et vous décider.Quant aux risques «potentiels», bien souvent, on peut estimer une borne supérieure. Une grande arnaque qu'on rencontre souvent dans ces contextes de précaution, c'est de faire passer une borne supérieure qui est en fait très basse pour très élevée.
" les adultes en bonne santé. Or, la politique actuelle à propos du vaccin contre la grippe saisonnière consiste "
à l'autoriser pour tout le monde, et le recommander très fortement pour certaines populations "fragiles".
"la probabilité d'attraper la grippe sans vaccin"
Ah oui, comme on connu le nombre de cas de AH1N1!
(Par contre le fait de n'avoir absolument aucune idée du nombre de malades de la grippe doit s'annuler quand on multiplie.)
Dans la liste il manque surtout la probabilité d'attraper la grippe avec le vaccin.
Toujours dans la série "Cochrane Collaboration", épisode "Vaccines for preventing influenza in healthy children."; des extraits qui font dresser les cheveux :
"Inactivated vaccines in children aged two years or younger are not significantly more efficacious than placebo."
"We could find no evidence of effect on secondary cases, lower respiratory tract disease, drug prescriptions, otitis media and its consequences and socioeconomic impact. We found weak single-study evidence of effect on school absenteeism by children and caring parents from work."
Et le final :
"In specific cases, influenza vaccines were associated with serious harms such as narcolepsy and febrile convulsions. It was surprising to find only one study of inactivated vaccine in children under two years, given current recommendations to vaccinate healthy children from six months of age in the USA, Canada, parts of Europe and Australia. If immunisation in children is to be recommended as a public health policy, large-scale studies assessing important outcomes, and directly comparing vaccine types are urgently required. The degree of scrutiny needed to identify all global cases of potential harms is beyond the resources of this review. This review includes trials funded by industry. An earlier systematic review of 274 influenza vaccine studies published up to 2007 found industry-funded studies were published in more prestigious journals and cited more than other studies independently from methodological quality and size. Studies funded from public sources were significantly less likely to report conclusions favourable to the vaccines. The review showed that reliable evidence on influenza vaccines is thin but there is evidence of widespread manipulation of conclusions and spurious notoriety of the studies. The content and conclusions of this review should be interpreted in the light of this finding."
Alors, l'Evidence-Based Medecine, elle est où?
On parle quand même d'un traitement préventif recommandé partout, par toutes les autorités, et dont l'intérêt est considéré comme aussi presque certain que la loi de la gravitation.
Tout cela est consternant.
Et vous osez parler de théorie de complot?
Je ne sais pas si je dois en rajouter, où si vous faites finalement totalement intoxiqué par la soupe vaccinaliste comme les anti-Wifi savourent la soupe Robins de toits.
Que le vaccin contre la grippe ne soit recommandé qu'aux personnes fragiles n'est pas du tout en contradiction avec les données de l'étude de Cochrane. D'ailleurs, l'InVS pointe vers une étude où les taux d'efficacité sont bas pour les gens qui se retrouvent en réanimation à cause de la grippe, mais recommande quand même la vaccination pour les populations fragiles. Tout simplement parce que pour cette population, les risques de conséquences graves sont nettement supérieures au reste de la population française dans son ensemble. Comme les risques du vaccin ne suivent pas du tout la même évolution, le gain relatif dû à la vaccination augmente. La balance entre les bénéfices et les risques s'améliore.
Les risques posés par le vaccin sont aussi très faibles. Franchement, je ne pense pas que le vaccin soit administré en masse aux nourrissons ni que parmi ceux-ci les cas de narcolepsie soient autre que totalement exceptionnels. Le retirer de la vente libre n'a pas beaucoup de sens à ce moment-là.
Mais bon, je sens bien que je ne pourrai pas vous convaincre.
" Comme les risques du vaccin ne suivent pas du tout la même évolution, le gain relatif dû à la vaccination augmente. "
Mouais... C'est très plausible mais pas certain, vu qu'on ne sait pas bien évaluer les risques du vaccin.
Enfin, on a un produit extrêmement peu efficace, décrit dans
les média dominantspardon, les organes de désinformation hystériques (France 2, Académie des sciences, TF1...) comme indubitablement efficace, qui n'est pas du tout sans risque, tout ça pour offrir une très hypothétique protection pendant 1 an...Je pense que la conclusion va de soi.
=> poubelle
" Le retirer de la vente libre n'a pas beaucoup de sens à ce moment-là. "
Ce n'est pas du tout mon propos. Les gens font bien ce qu'ils veulent. Ils peuvent bien prendre de l'homéopathie, voire même se faire vacciner contre la grippe.
Il s'agit d'information honnête. R. Bachelot aura fait plus pour l'information sur ce vaccin que n'importe qui : après sa pitoyable prestation, plus personne ne peut douter que tout ce qui sort du Ministère de la santé et des organes qui lui sont lié est plus douteux - sans parler de l'OMS qui semble définitivement parfaitement discrédité.
Pour les enfants, par contre, c'est impensable : il faut l'interdire, évidemment. Il y a quand même un certain pourcentage d'andouilles indécrottables en France : ceux qui se sont fait vacciner.
'tain!
In English en plus.
Vous ne pouvez pas exiger que les commentaires soient au moins en partie en français?