Le principe de réalité et les éditoriaux du Monde
Par proteos le 6 janvier 2012, 15:14 - Politique - Lien permanent
La publication par l'ASN de son rapport d'évaluation de la sûreté des centrales nucléaire française est de nouveau l'occasion de reparler dans la presse de la fabrication d'électricité à partir de la fission de l'uranium. Sans réelle surprise, l'ASN a annoncé qu'aucune centrale ne devait être fermée, mais que toutes devraient voir leur dispositifs de sûreté renforcés, ce qui va entraîner des dépenses d'investissement de la part d'EDF que l'entreprise évalue à environ 10G€.
Le Monde profite de l'occasion pour publier diverses tribunes sur le sujet. La première, quelque peu fouillis, écrite par un ancien vice-président de la Commission internationale des grands barrages et dont on peut donc subodorer qu'il est un ancien employé d'EDF, tente tant bien que mal de nous expliquer que le nucléaire est la seule énergie qui permet actuellement de fournir du courant de façon compatible avec la vie moderne tout en minimisant les rejets de gaz à effet de serre et les volumes de produits importés. La seconde, écrite par des opposants, tente de nous expliquer qu'on peut se passer du nucléaire sans se reposer sur les énergies fossiles. Les auteurs affirment qu'il n'est pas vraisemblable
de penser qu'on remplacerait le nucléaire par du charbon, alors que c'est ce qu'on constate ailleurs, en Allemagne, par exemple: lorsque le couple nucléaire et hydroélectricité ne représente pas la plupart de la production, ce sont les diverses formes de charbon qui dominent ou, plus rarement, comme en Espagne, le gaz. Ils s'extasient aussi devant les performances de l'Allemagne en terme de consommation d'électricité: 27% de moins pour les usages spécifiques, sans nous dire que pour cela, il faut que le prix facturé aux particuliers soit 2 fois plus élevé. Enfin, l'électricité serait fournie par les inévitables énergies renouvelables intermittentes, le solaire et l'éolien, qui bénéficient apparemment pour l'occasion de dispositifs magiques de stockage qui ne coûtent rien ni en argent ni en énergie, un peu à la façon du scénario négaWatt dont on a déjà dénoncé l'irréalisme. La dernière, la plus sérieuse, tente une évaluation des coûts entraînés par la sortie du nucléaire. L'auteur, ancien directeur adjoint de la direction de l'environnement à l'OCDE, ce qui explique sans doute sa sympathie pour les données de sa filiale pour l'énergie, l'AIE. À partir d'hypothèses claires, il démontre que continuer à faire fonctionner les installations existantes, qui fournissent de l'électricité de façon fiable pour un coût marginal faible est le moyen le plus économique et, par là, le meilleur en termes de niveau de vie et d'emplois.
Mais surtout, en première page, le Monde publie un éditorial, titré Du culte de l'atome au principe de réalité
. Le titre donne le ton: finalement, il y aurait eu un culte du nucléaire, mais ce seraient les opposants qui avaient raison, les technocrates nous cachaient tout, les risques étaient élevés et il y avait des coûts négligés. Cependant, il y a tout lieu d'en douter.
Tout d'abord, ces fameux X-Mines qui contrôleraient en secret le destin de la France ne sont que des ingénieurs sélectionnés pour l'encadrement. À la fin des années 60, puis à la suite du choc pétrolier, la France est confrontée à un dilemme: les réserves de charbon sont en voie d'épuisement rapide alors que la fabrication d'électricité reposait dessus, le pétrole est devenu subitement plus cher et surtout la fiabilité de son approvisionnement apparaît douteuse. Les responsables politiques ont donc demandé à ce qu'une solution technique soit apportée. Loin de vouer un culte à l'atome, les ingénieurs chargé de trouver des solutions ont passé en revue ce qui existait et ils ont constaté que la fabrication de l'électricité à partir de la fission d'uranium présentait d'excellentes caractéristiques: faible volume de combustible, ce qui permet de le stocker sur de longues durées, prévisibilité du prix à long terme puisque les coûts sont déterminés essentiellement par les investissement de départ et la masse salariale du site, faibles émissions de polluants et surtout alors de dioxyde de soufre, faible usage de terrains. Pour couronner le tout, la France maîtrisait déjà les techniques d'enrichissement, et une entreprise américaine était prête à nous vendre les plans d'une centrale. C'est ce qui explique le consensus pour s'équiper de réacteurs à une échelle industrielle et non une quelconque resucée du culte du veau d'or.
L'éditorial voit aussi les investissements pour améliorer la sûreté comme énormes
. Cela montre surtout que les journalistes ont de graves difficultés avec les ordres de grandeur. En effet, un tel programme s'amortit au moins sur 10 ans. Les centrales nucléaires françaises produisent au moins 400TWh par an. En escomptant qu'un tel investissement de 10G€ doit rapporter 8% par an en plus de se rembourser, on peut calculer le surcoût par MWh: 4.5€. Ce type d'estimation permet de savoir de quels ordres de grandeur on parle, et force est de constater que cela représente bien quelques pourcents d'augmentation du prix de l'électricité.
Quant au démantèlement, peut-être auraient-ils pu consulter avec profit le site de la NRC, le régulateur américain de l'industrie nucléaire, et ses questions/réponses sur le sujet. Ils y auraient lu que le démantèlement d'un REP de 900MW coûte grosso modo 400M€ d'après les démantèlements menés à bien, ce qui après une utilisation de 40 ans représente un coût de 2€/MWh produit et encore moins après 60 ans. Cela n'empêchera pas ce même journal de s'étrangler lorsque la Cour des Comptes donnera le total pour les réacteurs français — sans doute de l'ordre de 30G€ si on compte les réacteurs de 1.3GW coûteront plus cher à démolir.
Plus généralement, on ne peut que constater que les données sur la plupart des problèmes que posent l'industrie nucléaire, l'information est disponible publiquement, sur le web. C'est ainsi que tous les réacteurs sont répertoriés dans une base de données où figure par exemple la production effectuée, RTE donne un historique horaire de la production pour les 6 dernières années, Eurostat fait le point tous les 6 mois sur les prix de l'électricité dans l'UE, l'AIE publie tous les ans des statistiques sur les émissions de gaz à effet de serre, l'UNSCEAR a publié des rapports de plusieurs centaines de pages sur les effets de la radioactivité sur la santé humaine en général, et sur l'accident de Tchernobyl en particulier. Toutes ces données pointent dans une seule direction: l'énergie nucléaire est une source d'électricité fiable, aux coûts tout à fait raisonnables qui ne rejette que des quantités infimes de déchets dans la nature en temps normal et dont les conséquences des accidents sur la santé, imputables aux radiations, sont mineures. Pour le dire autrement, c'est la meilleure façon de produire de l'électricité, à l'exception de l'hydraulique.
De tout ceci, on trouve des traces dans la presse. L'éditorial est bien obligé de remarquer que l'électricité est bien moins chère en France qu'en Allemagne pour les particuliers. Mais les conclusions sont toujours les mêmes: il faut tout remettre à plat alors que toutes les données sont disponibles pour qui veut bien prendre la peine de les chercher. L'éditorial dit vouloir un débat sur des bases rationnelles et en appelle au principe de réalité, mais fait l'impasse sur la masse de données accumulées et refuse de se livrer ne serait-ce qu'à des calculs d'ordre de grandeur. Parfois, il me semble que les mots n'ont pas le même sens dans la presse que dans le dictionnaire.
Commentaires
Curieusement les mêmes qui s'étranglent à l'idée de dépenser 10 G€ oublie que c'est l'ordre de grandeur de l'appel d'offre suite au grenelle de l'environnement pour la première étape de la construction d'éolienne off-shore, destinée à installer une capacité de 3 GW.
Comme le taux de charge des éoliennes off-shore est évalué à 40%, cela ne représente, même en ignorant les problèmes de stockage de l'intermittence, que le potentiel de production annuelle d'une unité de 1,2 GW qui serait disponible à 100%. Soit moins que la capacité d'un unique EPR.
Et pour l'hydraulique, même si elle a des avantages, le bilan historique du nombre de morts qu'elle a provoqué n'est pas très flatteur, en particulier à Banqiao en Chine où l'ampleur du désastre provoqué coupe le souffle.
Il y a vraiment des questions à se poser sur la prise en otage du "quotidien de référence" dans cette posture anti-nucléaire, avec des éditoriaux rhétorique qui ne voient pas le besoin de se justifier de manière chiffrée, et ceci beaucoup plus par exemple que d'autres quotidien comme Libération, alors qu'avec vu l'histoire et l'orientation de l'un et de l'autre, on imaginerait plutôt une position inversée.
Combien de fois va-t-il falloir répéter les mêmes choses ? Il y a toujours une suspicion vis-à-vis du nucléaire, un mensonge d'Etat qui rode, un cadavre dans le placard. Pourtant les données sont là.
J'ajouterais ce papier intéressant sur les élites qui ont fait le nucléaire, très instructif http://www.telos-eu.com/fr/article/...
Finalement quand une industrie est intéressante en France, les élites issues des meilleures écoles y vont. Ce qui est le propre des élites, non ? L'histoire du nucléaire en France est particulièrement intéressante : elle a été montée à partir d'industrie de tailles familiales et a réussi à délivrer jusqu'à 4 réacteurs par an à la fin des années 1970 ! Si demain (on l'aura) il y a une industrie PV performante en France, on y trouvera des X, Mines voire ENS comme c'est le cas de Marcel Boiteux.
Quant aux journalistes, l'attitude en particulier du Monde est désolante, j'ai parfois l'impression qu'Hervé Kempf a pris en otage la direction sur les questions environnementales. Pendant l'été un éditorial sur l'énergie photovoltaïque vitupérait contre les diminutions des tarifs d'achats et les élites "nucléocrates" sans évoquer les importations de Chine, les industries françaises sevrées et non compétitives et surtout le prix des panneaux qui s'effondre. La double page interne n'essayait même pas de faire semblant : c'était la faute de nos gouvernants.
Un autre exemple (vous devriez faire un billet dessus) est le nuage de Tchernobyl et le soit-disant mensonge d'Etat. Voyez la surprise de Joffrin lorsque un scientifique lui dit qu'il y a plus de césium en France déposé par les essais nucléaires que par l'accident de 1986. A l'époque Libération dénonçait Pellerin et l'Etat en long et en large.
http://www.dailymotion.com/video/x7...
jmdesp,
D'accord la catastrophe de Banqiao est extrêmement grave. Mais on peut aussi voir que sans elle, le nombre de morts est faible vis-à-vis de la production. Les dangers viennent d'ailleurs des lacs de barrages, mais ce n'est qu'une partie de la production hydroélectrique. En fait, sur en gros 25GW d'hydraulique en France, il y en a 10GW d'usines au fil de l'eau qui produisent en permanence (cf parc de référence RTE). Ces usines sont peu susceptibles de causer de graves dommages sur les vies humaines, elles sont situées sur les canaux de dérivation des fleuves (le Rhin et le Rhône en France).
Quant aux lacs de barrage, ils accomplissent une tâche irremplaçable à l'heure actuelle qui est de permettre de stocker de l'énergie avec un bon rendement et à une échelle intéressante.
Pour ce qui est du taux de charge des éoliennes en mer, il est en fait plus proche de 30%: voir par exemple le cas d'un parc écossais ( sauvonsleclimat.org ), sur une côte encore plus ventée que celles de Bretagne.
Rouget,
le cas du nuage de Tchernobyl est emblématique, étant un peu jeune, je n'ai pas lu la presse à l'époque et j'ai longtemps cru à cette histoire de mensonge. Jusqu'à ce que je lise un article qui démonte ce mythe point par point. Cet article est tellement bon (mais certes long) que j'ai déjà dû le lier dans le passé, je n'écrirai rien de mieux.
Pour ce qui est de la tonalité du Monde sur les questions environnementales, Hervé Kempf et plus généralement les convictions des journalistes sont certainement une partie du problème. Mais ce n'est pas la seule. Quoiqu'on en veuille, les média ne font pas qu'informer, raconter des histoires les intéressent aussi. Et pour cela, il faut qu'il y ait des sujets récurrents, une certaine tension, des méchants et des gentils. Ils sont tenus par des délais très courts, ce qui les rend très réceptifs à des sujets pré-emballés. Ce dernier aspect est bien rendu dans cet article de sociologie (via DirtyDenys) sur les avanies des rejets de l'usine de La Hague.
Je croyais aussi à l'une des plus grande légende urbaine française (avec le moteur à eau sans doute) avant de lire aussi ce même article, remarquable. Il existe aussi un long billet sur un blog de Mediapart qui reprend les unes à l'époque, Figaro et Libération (lorsque Joffrin y était...). Je n'ai pas connu cette époque non plus et ça a été un choc de découvrir la vérité. On se frotte là à mon avis à un problème des élites françaises qui se contentent de leur savoir sans chercher à faire une démonstration... Pellerin disait que ça ne représentait pas de danger, point. La confiance n'a pas été faite et la méfiance l'a emporté. Il suffit de voir la folie que ça a été en Allemagne avec des vagues d'avortements...
Pour les journalistes français j'ai le sentiment qu'ils se focalisent assez peu sur les faits et trop sur l'opinion. Ils se prennent tous pour Voltaire... Dans la presse anglo-saxonne un fact-checker passe derrière les rédacteurs, même ceux des tribunes ! Par contre ça n'évite pas là-bas le climato-scepticisme. Difficile de comparer.
Sinon je voulais vous remercier pour l'étude du cabinet Pöyry, particulièrement intéressante ! C'est la seule dans son genre il me semble. Malheureusement si les documents se trouvent sur le net ils sont parfois confidentiels.
Pour les communiqués du SCPRI en 86, il faut aussi se replacer dans le contexte de l'époque. L'informatique personnelle était balbutiante, il n'y avait pas internet, bref sourcer de façon vérifiable les affirmations dans des communiqués n'était pas vraiment faisable. Cela reposait sur l'autorité que le SCPRI et le Pr Pellerin représentaient.
Le problème de la presse française n'est pas qu'un problème de fact-checking. Par exemple, dans l'éditorial du Monde que je dénonce, les faits principaux y sont ... mais présentés de telle façon à ce qu'on sente bien que l'éditorialiste n'y croit pas une seule seconde. Mais il peut dire qu'il n'a fait que commenter de bonne foi l'information!
Mais bien sûr on attendrait des journalistes que justement ils aillent dénicher ces informations qui quoique publiques sont cantonnées de fait à un petit cercle qui sait où les trouver ou qui finit par tomber dessus à la suite de leur intérêt pour un thème particulier.
@Proteos : Il y a peut-être un malentendu, je n'ai certainement rien contre l'hydraulique, et tout à fait conscience de l'importance de son rôle. Mais quand on discute avec un opposant au nucléaire, tôt ou tard, on en arrive au moment où il déclare que le problème majeur du nucléaire est qu'un accident désastreux en vies humaines est possible, alors que ce n'est pas le cas pour les renouvelables. C'est dans ce genre de contexte qu'il est utile de parler de Banqiao.
C'est justifié par le fait que Banqiao n'est pas qu'un prétexte ; en statistiques globales, l'hydraulique reste plus destructeur de vies humaines que le nucléaire. Quand on recherche tous les cas d'accidents avec des pertes en vies humaines pour l'hydraulique, il y en a une série, 10/20 morts par ci, par là, qui ressortent alors et dont on ne parle jamais.
Il n’empêche, le bilan de l'hydraulique reste beaucoup moins de morts par MWh produit que presque toutes les autres sources d'énergie, et particulièrement celles fossiles.
Sur les éoliennes en mer, je note particulièrement le cas cité (même si je souhaiterais bien valider sur plus de 17 mois).
Visiblement, elles ne résolvent en fait ni l'un, ni l'autre des 2 problèmes majeurs des éoliennes terrestre, soit à la fois le faible taux de charge, mais surtout les très longue périodes sans vent. Elle coûtent donc juste énormément plus cher à construire et à maintenir, contre une emprise moindre sur la terre.
Et économiquement leur destruction est catastrophique.
Donc une tempête suffisamment violente pour les détruire/endommager fortement est un désastre, or la mer est un environnement où il y a occasionnellement des tempêtes exceptionnellement violentes, plus qu'au sol.
Par ailleurs, une fois qu'on en a construit des centaines, que les champs d'éoliennes couvrent une surface importante, que penser de la probabilité qu'il finisse par se produire ensuite une rencontre malencontreuse avec un bateau ?
Car bien entendu jamais les bateaux ne font des manœuvres stupides au plus près d'une zone qu'ils devraient éviter, jamais un bateau ne sort en pleine tempête au risque de dériver ensuite de manière incontrolée.
Pour éclaircir un peu les choses, je trouve un peu injuste de juger des technologies sur des évènements exceptionnels et relevant sans doute de la mauvaise conception évidente. C'est valable aussi pour les énergies renouvelables.
Dans le contexte d'un débat pour/contre le nucléaire, le gros problème c'est que les opposants écolos vont entendre les renouvelables au sens étroit de solaire + éolien + biomasse. L'hydro ne vient que du bout des lèvres, parce qu'il faut assurer un minimum de cohérence au raisonnement. Dans ce genres de disputes, il me semble essentiel de surtout dissiper 2 choses:
Personnellement, je n'ai pas trop peur des dégâts causés aux éoliennes en mer. D'abord, parce qu'on ne va pas se reposer dessus pour fournir de l'électricité. Ensuite, parce que sur les appels d'offres actuels les pannes semblent devoir être assumées par les exploitants. Une turbine est aussi espacée largement de sa voisine (10x le rotor dans le sens du vent dominant, au moins 3 ou 4x dans l'autre direction, ce qui fait ~500m). Un naufrage a peu de chance de toutes les casser. Ce qui est plus embêtant, c'est que l'éolien me paraît très peu adapté à la survie sans subvention, la production venant souvent par bouffées à l'échelle de la France ce qui fera baisser le prix du courant lors des phases de forte production, qui devraient être les plus rentables. Une activité économique comme la production d'électricité n'a pas vocation à être éternellement subventionnée!
Bon, j'ai lu en bonne partie le document de Flocard sur le parc éolien écossais de Robin Rig :
En fait, ce parc est un cauchemar total pour un gestionnaire de réseau électrique ! La figure 9 a de quoi rester gravée de manière permanente en tant que scène d'horreur dans la rétine des techniciens de RTE.
J'en fais trop ? Mais comment parler de cela autrement, il y a 2 pics dans la courbe de production du parc, le premier est entre 0 et 5% de production, 30% du temps le parc ne produit rien, et le second ... est entre 95 et 100% de production, 6% du temps le parc est complètement à fond et balance le maximum de ce dont il est capable dans le réseau.
La courbe de répartition du niveau de production est parfaitement convexe, décalée vers le bas, le max à 0% étant très supérieur à celui à 100%, mais depuis 20% de production jusqu'à 95%, la courbe reste en dessus du niveau 95-100%.
Heureusement pour les Anglais que ce n'est que 180MWc de production. Avec 6GWc qui se comportent comme cela, on peut faire tomber tout le réseau électrique français.
Comme c'est dit dans le document, c'est comme ça que fonctionnent les éoliennes individuelles (ou celles qui sont suffisamment proches). Les variations sont très rapides, c'est effectivement quelque chose qui oblige à engager des investissements. Cela demande d'avoir un bon système de prévision météo. Mais actuellement, il peut y avoir des erreurs de 10-20%, comme le montre la page ad hoc de RTE.
L'agrégation des champs d'éoliennes permet de lisser cela, mais c'est toujours visible: on a de gros pics de production qui peuvent être suivis de périodes avec très peu de production.